Le début de ma vie ressemblait à un conte de fée. Priya Brooks, née à Seattle en 1986. Mes parents voulaient un enfant et ils m’ont eu. Ils travaillaient tous les deux, ma mère était secrétaire et mon père était pompier. Ils m’ont toujours consacré beaucoup de temps. Mes parents m’ont toujours soutenu. J’étais très bien éduquée bien que j’étais une forte tête comme mon père. J’avais beaucoup de lui, il était irlandais de base. Ma mère a fait un voyage en Irlande et ça a été le coup de foudre pour tous les deux, depuis le jour où ils se sont rencontrés, ils ne se sont jamais quittés. Mon père a tout plaqué pour suivre sa jeune Américaine. J’étais très proche de mes grands-parents maternels, c’est eux que je voyais le plus souvent. Mes grands-parents paternels habitent en Irlande. J’étais quelqu’un de brillante niveau scolaire et ça n’a jamais vraiment changé mais j’avais un fort caractère, je ne me suis jamais vraiment laissé faire. Je me battais beaucoup, je défendais déjà haut et fort mon opinion. Ca n’a pas toujours plut malheureusement. Cela ne m’empêchait pas d’avoir des amis malgré tout.
Mon première coup dur, qui me montrait que la vie n’était pas si rose c’était quand j’avais 6 ans. Chaque mercredi, je passais l’après-midi chez mes grands-parents et ma grand-mère me faisait des gâteaux, des cookies, des pâtes et autres. C’était un moment de partage entre mes grands-parents et surtout avec ma grand-mère. Mon grand-père lisait et regardait le sport toute la journée, tout type de sport mais il était quand même content de nos petits rendez-vous hebdomadaires. Il essayait de m’apprendre chaque règle de chaque sport, mais ce n’était pas vraiment ce qu’il m’intéressait et parfois, il me donnait des tactiques de frappe, c’était très utile ou des conseils tout simplement. L’après-midij’attendais que le gâteau sorte du four et j’allais m’asseoir sur les genoux de mon grand-père, parfois même je dormais sur lui. Un jour d’octobre, ma mère avait les yeux rouges alors qu’elle venait me chercher à l’école. Je fronçais les sourcils. « Maman, pourquoi tu pleures ? » demandais-je dans une petite voix et elle m’entraina à l’extérieur du bâtiment. Elle me fit monter dans la voiture et elle conduisait sans un bruit, je me demandais vraiment ce qu’il se passait. En arrivant à la maison, mon père était là lui aussi, j’étais assez surprise. Le sourire aux lèvres, je me jetais dans ses bras. Il me serrait fort, mes parents me demandèrent de m’asseoir au milieu du canapé, je m’exécutais et ma mère continuait de pleurer. Je commençais vraiment à avoir peur, mon père se mit à gauche, ma mère a droite. Je les regardais tour à tour et ma mère posait une de ses mains sur ma cuisse. «
Ma chérie.. Grand-mère est partie.. » elle étouffa un sanglot et moi je ne comprenais pas pourquoi elle pleurait comme ça. Je la pris dans ses bras en disant «
Ce n'est pas grave, elle va revenir grand-mère ou sinon on va la retrouver ! » c’était l’innocence, ma mère me regardait et mes paroles lui arracha un sourire quand même, mon père prit les deux femmes de sa vie dans ses bras et c’est lui qui complétait «
Non, chérie, on ne peut pas, grand-mère a rejoint le ciel. Elle est devenue une magnifique étoile ! » Je regardais mes parents et je me mis à pleurer. J’avais du mal à assimiler tout ça. «
Et je ne la reverrais plus jamais ? » mon père avait son regard impassible et il hochait la tête positivement. «
Tu reverras grand-mère quand tu seras devenue une magnifique étoile aussi mais ça, c’est dans très longtemps ! » il embrassait mon front et ma mère se mit à pleurer dans mes bras, je pleurais avec elle, on est resté pendant des heures, enlacés tous les trois, ma mère venait de perdre sa mère et moi, ma grand-mère. Ma mère n’a pas voulu que j’aille à l’enterrement, je lui en ai toujours voulu dans le fond. Quelques mois plus tard, mon grand-père se jetait du pont de Seattle, ne supportant plus de vivre sans sa femme, deuxième coup dur pour toute la famille, ma mère fit une dépression. Mon père et moi on a fait ce qu’on a pu pour la faire remonter et progressivement, à force de volonté, elle est remontée. C’est à ce moment là que j’ai compris que la vie était une lutte permanente et qu’il ne fallait pas relâcher nos efforts. Il faut aussi profiter de chaque instant.
“ Right from the start you were a thief, you stole my heart..”
L’adolescence, ce cap qui bouleverse une vie à jamais et qui a bouleversé le mien. J’avais quatorze ans, la communication entre mes parents et moi étaient moins en phases, je rêvais de liberté et eux me posaient des interdits. Je ne les comprenais vraiment pas, j’étais sérieuse, j’avais de bonnes notes, j’avais juste des avertissements au niveau de mon comportement, je ne me laissais pas faire tout simplement. Ma mère me disputait et mon père m’encourageait à me défendre, c’était assez drôle. Un gars du lycée organisait une grande fête et je voulais y aller, j’ai menti en disant que je dormais chez une amie alors qu’on était à cette fête et puis je l’ai rencontré, le gars qui fêtait son anniversaire Ian. Je le voyais me regarder depuis le début de la soirée et ça m’amusait. Je le regardais également, on a parlé. On s’est revu au bahut, on a commencé à se chercher, un jeu et un jour il m’a embrassé et j’ai répondu à ce baiser, ça a été l’un des plus beaux jours de ma vie, sans prétention.
Notre histoire était magique, personne n’y croyait, on était trop jeune et pourtant on est resté ensemble, il y a eu des moments où on a rompu, mais très vite on se remettait ensemble bien qu’au début, on faisait tout pour se rendre jaloux mutuellement. Et au final, on foutait nos égos de côtés on revenait toujours l’un vers l’autre, attiré par des aimants. Notre couple était solide et un jour alors que nous étions tous les deux étudiants, et que ça faisait quand même quelques années que nous étions ensemble. Ian s’est levé et s’est mis à genoux, devant tout le monde, j’étais rouge de honte «
Mais qu’est-ce que tu fais ? » dis-je doucement avec un sourire taquin et rouge de honte en même temps, tout le monde avait arrêté de parler, il y avait un grand silence. Je le fixais dans les yeux, et il me fit sa déclaration. Là, devant tout le monde. Je le regardais avec des gros yeux, j’étais tellement surprise, à la fin, il finissait quand même par un «
Veux-tu m’épouser Priya Gillian Brooks ? » et à ce moment-là, c’était magique, encore mieux que dans un rêve. Je hochais la tête positivement et je pris sa tête entre mes mains et je viens lui donner un magnifique baiser. On a préparé notre mariage pendant plus d’un an. La cérémonie nous ressemblait et c’était vraiment émouvant, j’ai pleuré comme un bébé à chaque parole qu’il prononçait, non, je n’étais pas du genre à être aussi émue par des paroles, c’est juste que j’étais enceinte de deux mois et je n’arrivais pas à contrôler mes hormones. Je revois encore la joie de mon fiancé ce jour-là, il m’avait tant fait rire, c’était des jours heureux et béni par les dieux. Sept mois plus tard naissait notre princesse, Lucy. Elle portait le prénom de la défunte mère de Ian et son second prénom était celui de la mienne, Lucy était magnifique, elle ressemblait autant à Ian qu’à moi. Elle était un mélange parfait de nous deux. Lucy, c’était mon trésor. J’avais de la chance d’avoir Ian comme mari, réviser des examens tout en gérant un bébé, ce n’était pas facile, il s’occupait de tout pendant que je bossais. Lucy était un ange aussi. J’ai eu mon diplôme de journalisme –non sans mal-. Pendant quelques mois, je suis resté à la maison avec Lucy, le temps de chercher du travail. Ian était déjà photographe et quand j’ai trouvé mon job de journaliste dans un magasine de Seattle, notre niveau de vie a augmenté, on s’en sortait beaucoup mieux. On pouvait deux fois plus gâtée notre petite fille. On vivait sur notre petit nuage. Notre vie était parfaite. J’avais déjà passé les quatre plus beaux jours de ma vie et j’étais persuadée qu’on vivrait encore beaucoup de moments comme ça, et c’était le cas, chaque jour auprès de Lucy et de Ian, c’était un véritable bonheur.
« Just Give Me a Reason »
Il y a quelques mois. J’avais insisté pour qu’on parte tous en famille, pour une fois et Lucy était super heureuse. L’idée n’avait pas non plus déplut à Ian. C’était un matin, Ian devait déposer Lucy à l’école, moi à mon travail et lui allé au sien. Ca devait se passer comme je vous l’ai dit. On sortait de chez nous, et on s’en allait pour déposer notre bébé à l’école. A une intersection, quelqu’un nous fonçait dedans, je me revois encore faire des tonneaux dans la voiture. La tête de mon mari était en sang et moi, j’étais paniqué, nous étions retourné. Quelques minutes après, je m’évanouissais.
«
Je suis désolé.. » la voix de mon mari me fit sortir de mon sommeil, j’ouvrais les yeux, j’étais allongé, j’avais mal à la tête et au bras, j’essayais de remuer doucement et je vis que mon bras était dans le plâtre, mon mari était effondré. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » dis-je doucement avant d’ajouter «
Où est Lucy ? » j’étais quand même soulagée que mon mari n’est presque rien. A mes mots il s’effondra encore plus me laissant imaginer le pire, des trucs, non, ma fille n’est pas morte. Ce n’était pas possible, elle n’était pas morte, pas ma fille. «
Cherie, je.. Lucy.. » je le regarde et lui coupe la parole. «
Non, t’as pas le droit de me dire ça Ian, non ! » et je regardais un instant par la fenêtre, avant de m’effondrer en regardant le ciel. Ma fille était désormais avec mes grands parents, ceux de Ian et sa mère, j’avais envie de taper dans quelque chose, ou de leur prouver qu’ils ont tort, non, ma fille n’est pas morte. L’enterrement eu lieu après notre sortie de l’hôpital. Une jeune femme rôdait auprès de nous, je ne la connaissais pas…
« You’re still written in the scars of my heart »
Je comprenais pourquoi ma mère avait fait une dépression. J’étais vraiment entrain de faire la même chose, après la mort de Lucy, c’était trop difficile. Je ne souriais plus, je ne mangeais plus. Je ne dormais plus. Un soir, mon mari me dit qu’il savait qui avait provoqué notre accident et avait tué notre fille. C’était un homme d’une quarantaine d’année saoule, j’avais hurlé, il était saoul et avait tué l’une des personnes que j’aimais le plus. Dès que je tournais la tête, je voyais le sourire de ma fille qui me manque cruellement. On se disputait chaque soir avec Ian, chaque soir il partait écumer les bars, je restais chez nous et je passais des heures dans la chambre de notre fille et je pleurais. Cette douleur ne s’atténuait pas, elle était trop pressante. Il y a des soirs où je voulais la rejoindre, ne pas la laisser toute seule, des soirs où je voulais reprendre le dessus et avancer pour elle, des soirs où je lui envoyais des messages avec ma pensée. Il y a des soirs où je m’endors dans sa chambre et d’autre où je suis entrain de pleurer toutes les larmes de mon corps jusqu’à épuisement, Ian et moi, il y a un grand vide entre nous. On s’éloigne de plus en plus depuis le départ de notre princesse, on ne partage plus rien, sauf des disputes incessantes et qui font mal au cœur, à Seattle, j’ai songé mainte et mainte fois de divorcer. Je l’aimais c’était évident mais on ne pouvait plus continuer comme ça. Il m’a proposé de partir en Australie et d’essayer de se reconstruire ensemble dans un tout nouvel endroit, une nouvelle ville. Au début, je ne voulais pas partir loin de notre fille mais j’ai accepté, je n’ai pas eu le choix, je voulais sauver mon mariage, Ian est tout ce qu’il me reste. On a bouclé toutes valises, et ont a fuit. On a emporté avec nous, les affaires de notre fille, je ne peux pas les regarder sans pleurer. Les photos tout, c’est même trop dur de regarder mon mari. Pourtant, il ne faut rien lâcher, je ne voulais pas le perdre, je l’aime, je l’ai toujours aimé et je continuerais de l’aimer pendant longtemps mais ce n’est pas qu’une simple question de sentiments.. J’espère que l’Australie nous donnera une occasion de réparer tout ce qu’il s’est brisé, nous verrons bien.